Hauts de France 26 octobre 2021
Situation TER : le ras le bol de la Région Hauts-de-France.
Depuis
plusieurs
mois,
la
Région
Hauts-de-France
déplore
quotidiennement
de
nombreux
dysfonctionnements
rencontrés
par
les
usagers
du
réseau
TER,
particulièrement
mécontents
de
la
qualité
du
service,
notamment
des
retards
et
suppressions
de
trains
récurrents
pour
des
indisponibilités
de
matériel
ou
de
personnel.
Plus
concrètement,
la
Région
Hauts-de-France
constate
que
le
taux
de
suppression
a
bondi
en
2021
sur
l’ensemble
du
réseau
TER
par
rapport
aux
niveaux
observés
en
2019
:
pratiquement
50%
de
plus
au
premier
semestre
et
près
de
3
fois
plus
depuis
la rentrée de septembre.
Ces
dysfonctionnements
traduisent
une
incapacité
chronique
de
la
part
de
l’exploitant
SNCF
à
pouvoir
réaliser
correctement
la
production
du
service
TER
défini
par
la
Région
et
l’absence
d’actions concrètes pour redresser la situation.
En
conséquence,
la
dégradation
du
service
sur
l’ensemble
du
réseau TER est telle que le plafond des pénalités pour suppressions de trains (1,8 millions d’euros par an) est atteint depuis le 8 juin 2021.
Aujourd’hui
malgré
les
pénalités
appliquées
à
SNCF,
force
est
de
constater
que
ce
mécanisme
incitatif
ne
permet
pas
de
rétablir
une
qualité
de
service
conforme aux exigences de la Région Hauts-de-France, en témoigne la récente décision de SNCF de mettre en œuvre un « allègement » de l’offre TER de
l’ordre de 8% lors des vacances scolaires de Toussaint.
Par
la
dégradation
récurrente
de
la
qualité
de
service
offert
aux
voyageurs,
SNCF
détourne
progressivement
les
habitants
de
la
région
Hauts-de-France
du
ferroviaire, alors que depuis 2016 la Région mène une politique volontariste pour favoriser le ferroviaire et le report modal :
•
602 millions d’euros engagés pour l’achat de 52 nouveaux trains
•
585 millions d’euros engagés pour les opérations de rénovation de 150 trains du parc actuel
•
600 millions d’euros engagés et à venir pour la sauvegarde des lignes de desserte fine du territoire
•
250 millions d’euros engagés et à venir pour la modernisation et l’accessibilité des gares de la Région
•
114 millions d’euros pour l’ouverture de la nouvelle ligne Roissy-Picardie
Outre
ces
investissements,
la
Région
Hauts-de-France
finance
aujourd’hui
le
fonctionnement
du
TER
à
hauteur
de
plus
de
500
millions
d’euros
par
an
(dont
69
millions d’euros pour le maintien des contrôleurs dans les trains), et subventionne 73% du prix réel du billet, les usagers ne supportant que 27% du coût.
En
tant
qu’autorité
organisatrice
des
transports
TER
chargée
de
l’organisation
des
services
ferroviaires
régionaux
de
voyageurs,
la
Région
considère
en
ce
sens
qu’il
est
de
sa
responsabilité
politique
et
morale,
face
à
ces
manquements
récurrents
de
la
SNCF,
de
réagir
fermement
face
à
cette
situation
qui
n’a
que
trop
duré.
C’est
pourquoi
nous
avons
enjoint
l’opérateur
SNCF
de
lever
sans
délai
le
plafond
des
pénalités
pour
les
trains
supprimés
en
2021
afin
que
SNCF
s’acquitte
du
juste
prix
des
dysfonctionnements
relevés
par
la
Région,
et
avons
considéré
que
la
situation
imposait
également
de
sanctionner
de
manière
identique
les
déprogrammations
de
trains
induites
par
la
mise
en
œuvre
des
PTA
(Plan
de
Transport
Adapté),
qui
ne
sont
rien
d’autre
qu’un
moyen
déguisé
de
«
normaliser
» les suppressions récurrentes et d’éviter de trouver de vraies solutions.
De
plus,
la
Région
Hauts-de-France
prend
aujourd’hui
la
décision
de
sanctionner
davantage
ces
manquements
en
se
réservant
le
droit
de
suspendre
les
paiements dus à l’exploitant SNCF si un rétablissement de la situation n’est pas observé d’ici mi-novembre.
Ces
décisions
seront
communiquées
par
Franck
DHERSIN,
Vice-Président
de
la
Région
Hauts-de-France
en
charge
des
mobilités,
des
infrastructures
et
des
ports, à Monsieur Jean-Aimé MOUGENOT, Directeur TER délégué, convoqué dès ce mardi 26 octobre 2021 et dont il est attendu un plan d’action en urgence.
Texte: Hauts de France, photo: SNCF